Archives par mot-clé : Voiture

Zone 30 km/h sur l’ensemble de notre commune ? (suite de l’article de LFF #2)

Retrouvez ici l’intégralité de l’article paru dans La Feuille Fidésienne #2 (novembre-décembre 2020)

Zone 30
Un questionnement sans réponse

Serge Replumaz lors du Conseil Municipal du 1er octobre 20 a proposé de passer l’ensemble des voies publiques en « ZONE 30 ». 
Pourquoi une telle proposition ?

Une zone 30 est un ensemble de voies où l’autorité communale, investie du pouvoir de police de la circulation, limite la vitesse de circulation des véhicules à 30 km/h. 

Souvent, une zone 30 comprend l’ensemble des voies réservées à la desserte locale sur un périmètre cohérent, à l’échelle d’un quartier voire d’une zone plus vaste (ex. centre-ville). Une zone 30 peut également comprendre des sections de voies avec un trafic de transit significatif lorsque la collectivité souhaite imposer la coexistence de ce trafic avec une forte fréquentation piétonne (ex. rue commerçante), la présence d’enfants (ex. abords d’établissement scolaire) la présence de personnes âgées (EHPAD, foyer logements etc) ou connecter des quartiers à la circulation apaisée.

La mise en zone 30 d’une ville dans sa totalité n’est pas une nouveauté. Metz en 2010, Nantes en 2020, Grenoble en 2016, et même 43 des 49 communes de droite comme de gauche ou écologistes de la métropole de Grenoble, ont passé le pas depuis plusieurs années. En fait, cela n’a pas de conséquence sur la vitesse moyenne qui passe de 18 à 17km/h, soit moins de 20 secondes par kilomètre. Mais on divise par SEPT le risque de décès en cas de choc et cela change le rapport à l’espace urbain.

Oullins, depuis juillet 2019, est la première commune (Maire LR) de la métropole de Lyon à avoir fait ce choix. La Maire explique que cette vitesse réduite permet de partager les espaces et de redonner toute leur place aux piétons et aux deux-roues. La rue est un espace de vie et de circulation qu’il faut partager. De plus, cette mise en place (Zone30) permet de renforcer la sécurité des piétons, notamment des enfants et des personnes à mobilité réduite.

Alors à Sainte-Foy-lès-Lyon, Madame le Maire, c’est pour quand ?

Zone 30, Pour ou Contre ?

POUR
L’apaisement de la circulation améliore la qualité de l’environnement urbain par plusieurs effets

• ESPACE PUBLIC PLUS SÛR 
Il est aussi plus lisible, et plus accessible pour les usagers les plus fragiles : les enfants, les personnes âgées, les handicapés et les personnes à mobilité réduite.

• ACCIDENTS RÉDUITS ET MOINS GRAVES

Études canadienne sur l'impact de la vitesse lors d'accident de la route en ville.
Études canadienne sur l’impact de la vitesse lors d’accident de la route en ville.

Les accidents ont des conséquences beaucoup moins graves, en particulier pour les usagers plus vulnérables (piétons, cyclistes) ; Il y a un rapport direct entre la vitesse d’un véhicule et la gravité d’un accident. Entre 30 et 50 km/h, la distance de freinage double. En réduisant la vitesse, le risque d’accident mortel décroît significativement.

• CIRCULATION PLUS FLUIDE
La différence de vitesse avec des véhicules plus lents (ex. vélos) est réduite, d’où une intégration à la circulation plus facile.

• CONSOMMATION CARBURANT RÉDUITE
Les cycles d’accélération et de décélération, principaux générateurs de surconsommation de carburant et de pollution aérienne et sonore en agglomération, sont réduits.

• SIMPLIFICATION DES RÉGIMES DE PRIORITÉ
Les distances d’arrêt réduites (de l’ordre de 10 à 20 m) permettent de simplifier les régimes de priorité aux intersections et facilitent la traversée hors passage piéton signalé, réduisant ainsi l’effet de coupure d’un quartier par une circulation rapide et dangereuse.

• CONVIVIALITÉ DE L’ESPACE PUBLIC
L’espace public est plus convivial. Plus apaisé. Plus tranquille.

• DIMINUTION DE LA POLLUTION SONORE
Une diminution de la vitesse de circulation de 50 à 30km/h permet une réduction sonore de 2 décibels en moyenne selon l’ADEME (Agence de la transition écologique). D’autres études, notamment suisses, parlent de baisse de 3,4dB ; on parle plus généralement de réduction de près de 3dB qui permet de diviser par deux les nuisances sonores.

CONTRE
Pourquoi changer notre environnement urbain qui a été pensé et fait depuis des décennies pour la voiture

La voiture reste prioritaire sur les autres usagers, qu’ils soient piétons ou deux roues ;

Le 30km/h est souvent présenté comme un moyen de lutter contre la pollution et le bruit. Alors que l’émission de dioxyde de carbone (CO2) et de dioxyde d’azote (NOx) est plus importante à 30 qu’à 50km/h. En fait, la pollution dépend davantage de la fréquence des variations de vitesse que de la vitesse moyenne. A 30km/h on conduit de manière plus anticipée et moins heurtée qu’à 50 !

Il y a une réelle et difficile acceptation de la limitation à 30 par les automobilistes, ceci étant dû en particulier à la conception des véhicules mal adaptés pour rouler à ces vitesses. Toutefois, avec l’arrivée des boites automatiques, des véhicules hybrides et électriques, l’acceptabilité augmente au cours du temps pour les usagers pratiquant ces zones.

On doit aller vite avec notre voiture qui facilite notre vie et qui fonctionne toujours comme un signe extérieur de richesse ; plus ma voiture est grosse et importante en taille (regardez la mode du SUV qui reste une aberration d’un point de vue économie d’énergies et pollution atmosphérique), plus je le manifeste aux autres. Plus j’ai un nombre important de voitures (une pour chaque membre de la famille !!!), plus j’ai un sentiment de toute puissance.

Si les zones 30 n’ont pas d’aménagements spécifiques en entrée et sortie, on aboutit comme à Zurich par exemple a une recrudescence des accidents.

Tout ceci a un coût
En moyenne l’aménagement d’une zone 30 au niveau de la commune coûte plusieurs millions d’€uros, en prenant en compte la mise en place des dispositifs d’entrée et de sortie de zone, et ceux ralentissant les véhicules.

Serge Replumaz

Un échangeur d’autoroute à Beaunant. Pourquoi les autres listes municipales évitent-elles d’en parler ?

Le projet d’Anneau des Sciences (ancien Tronçon Ouest du Périphérique ) s’il voit le jour, impacterait plusieurs communes : Francheville, Tassin, Saint-Genis-Laval, Sainte-Foy-lès-Lyon.

C’est une autoroute souterraine qui aura plusieurs entrées, sorties avec des échangeurs, dont un contigu au quartier de Beaunant.

Aujourd’hui, alors que tous les candidat.e.s municipaux verdissent leur programme, elles, ils évitent de signaler les impacts qu’aurait cet équipement métropolitain sur la qualité de l’air de la commune, l’augmentation du trafic routier aux abords, et pour rejoindre cet échangeur.

Elles, ils évitent d’expliquer la superficie de terres agricoles et espaces naturels supprimés pour faire cette infrastructure, au moment où la biodiversité, la végétalisation est cruciale pour répondre à la répétition des canicules, à la chute de biodiversité, au réchauffement climatique.

Elles, ils évitent d’annoncer le coût de cette autoroute — chiffré actuellement entre quatre et cinq milliards d’euros — et le fait qu’il ne verrait le jour qu’entre 2030 et 2035. 

Cet investissement mis dans l’Anneau des sciences, c’est autant d’argent public qui ne servira pas au développement de transports publics structurants (ligne de télécabine urbaine entre Francheville et Confluence, Gerland — cadencement du tram-train de l’Ouest lyonnais qui dessert Gorge-de-Loup et Saint-Paul — plus de bus propres et réguliers —, etc.). Autant d’argent public qui ne sera pas utilisé pour l’aménagement cyclable et piéton des voiries.

SainteFoyAvenir garde une cohérence entre projet communal et Métropolitain. 

La priorité, pour les six ans qui viennent, est d’offrir une mobilité choisie et non plus subie. Nous devons toutes et tous pouvoir nous déplacer facilement depuis la commune vers nos lieux de travail et de loisirs au sein d’une Métropole respirable et apaisée.

Construisons des alternatives vivables, meilleures pour notre santé. 

L’Anneau des sciences n’aura aucune raison d’exister.